- Tout coup doit avoir un but. N'en jouez aucun parce que vous ne savez pas quoi faire.
- Le pion, par ses mouvements restreints, est faible. Néanmoins, c'est souvent sa structure qui guidera l'ensemble de la partie. L'idéal est d'avoir un bon centre de pions, actif et bien protégé par les pièces mineures.
La position ci-dessus arrive après les coups 1.e4 h5?! 2.d4! e6 3.Cc3 d6 4.Cf3 Cd7 5.Fd3 Fe7 6.0-0. On remarque que les Blancs ont cherché à gagner du terrain. En effet, leur avance de deux cases des deux premiers pions les fixent au centre (cases d4,e4,d5,e5). Les Noirs au contraire font un coup pour rien (1..h5?) et n'avancent que timidement leurs pions centraux. Les Blancs déploient alors leurs pièces "harmonieusement" ; les pions ne sont pas attaqués mais déjà défendus ... (Pd4 par Cf3 et Pe4 par Fd3 et Cc3). Les Blancs ont donc déjà un avantage ; c'est à eux de bien l'exploiter dans le milieu de partie.
- Ce sont les pions centraux qui doivent d'abord être avancés. Pourquoi ? Qu'a de si particulier le centre ? Voici une comparaison quelque peu exagérée. Imaginez-vous dans un jeu vidéo. Un monstre possède une tête et deux bras et ses bras tirent leur énergie de la tête. Vous devrez d'abord achever la tête pour ensuite seulement attaquer les bras. Aux échecs, c'est la même chose. Le centre dirige tout l'échiquier car il est le plus proche de toutes les cases de l'échiquier. Vous contrôlez le côté gauche (on dit plutôt l'aile dame) ? C'est bien. Mais l'adversaire va vous anéantir avec son centre de pions. Il faut donc d'abord avoir un centre stable pour ensuite commencer les opérations sur les ailes.
- Ne sortez pas la dame trop tôt. Combien de débutants, qui cherchent à reproduire le coup du berger, jouent Df3? ou Dh5? seulement au deuxième coup ? Ces deux coups sont facilement réfutables. De plus, de sa puissance, la dame est très vulnérable : pas question de se la faire capturer. Ainsi, il lui faudra de nombreux coups pour finalement revenir à sa case d'origine pendant que l'adversaire développe ses pièces.
- Sortez les cavaliers avant les fous. Tous deux sont des pièces mineures mais le cavalier a moins de cases où aller par rapport au fou. Prenons le cavalier en g1. En h3, il est contre la bande et donc mauvais car, rappelons-le, le centre est primordial. e2 est possible même si on lui préférera f3 car il occupe alors une position plus agressive. Le fou lui a une multitude de bonnes cases : c4 qui contrôle la diagonale a2-g8, d3 qui défend e4, e2 pour renforcer la position ... On attendra donc la réplique de l'adversaire pour se décider où jouer les fous.
- Il faut roquer au plus tôt ! Au centre, le roi est trop menacé et les tours encore dans leur coin sont très passives. Le roque comblera ces deux problèmes. Si vous voulez jouer une partie très agressive, roquez de l'autre côté que l'adversaire. Ainsi vous pouvez avancer vos pions vers son roi, ce que vous n'auriez pas pu faire sans découvrir le votre en ayant roqué du même côté. Mais les roques opposés sont à double tranchant car l'adversaire va entreprendre la même stratégie que vous ...
- Utilisez vos tours sur les colonnes ouvertes. Maintenant, nous sommes déjà dans le milieu de partie. Les tours sur colonne ouverte n'ont rien devant elles ce qui peut leur permettre de contrôler une colonne entière ...
- Et surtout demandez-vous toujours le but du coup de l'adversaire. On ne pousse pas un pion comme ça.
- Enfin, ne jouez jamais un coup, en espérant que l'adversaire ne voit pas votre menace, car s'il la voit, ça peut bien se retourner contre vous. Les "pièges" ne doivent pas être faits pour voir ce que va jouer l'autre ; et de toute façon, pensez que l'adversaire peut se tromper sans votre aide ...
- Les règles précitées ne sont pas universelles ; elles connaissent leurs exceptions. A vous de savoir quand il faut en dévier.
